mardi 12 mars 2013

La Bataille du rail de René Clément

La Bataille du rail de René Clément

sinopsis

1941-42. La France est partagée en deux zones et la ligne de démarcation est étroitement surveillée par les nazis. Pourtant, des hommes et des femmes continuent à faire passer les courriers et à aider des juifs à s'enfuir. Un chef de gare, surnommé Camargue, et son adjoint, Athos, commandent la Résistance dans leur secteur. Ils organisent les passages de la ligne de démarcation, des sabotages et envoient de précieuses informations en Angleterre. Pour contrer la Résistance, les nazis exécutent des otages. En juin 1944, après le Débarquement, l'envahisseur décide d'envoyer un convoi d'hommes et de munitions en Normandie. L'organisation de Camargue, baptisée «Résistance Fer», s'engage à corps perdu dans le combat...

avis personnel

 Le film se découpe en deux partie distinctes.

La première ressemble à un documentaire où l'on assiste à une série d'actes de résistance et de sabotages. Une voix-off explique les différentes astuces utilisées par les cheminots pour passer le courrier, distribuer des tracts, cacher des juifs ou saboter le matériel et les infrastructures, des petits gestes quotidiens et qui apparaissent comme banals mais qui se révèlent dangereux et lourds de conséquences.

sabotage

Elle se clôture par la scène poignante de l'exécution sommaire de 6 cheminots désignés au hasard en réponse à un énième acte de sabotage: filmés sur le côté, on voit les otages fusillés un à un accompagnés par le chant des sifflets des locomotives actionnés en signe de solidarité par les mécaniciens.

l'exécution

La seconde partie est plus scénarisée, plus narrative : on suit les résistants dans une de leur mission d'envergure, celle de ralentir vaille que vaille le convoi des troupes vers la Normandie au lendemain du Débarquement. Elle donne lieu à des scènes d'héroïsme et de bravoure, le sacrifice désespéré des maquisards contre un train blindé, et plus particulièrement la séquence spectaculaire du déraillement du convoi, filmé par plusieurs caméras et qui est vraiment impressionnante.
Le cercle des résistants cheminots s'élargit : d'un côté, viennent se greffer aux cheminots de la base des cadres SNCF et des retraités, de l'autre interviennent des maquisards en soutien à cette mission.

l'embuscade

Le film pose quelques problèmes d'impartialité et d'objectivité. Tout d'abord, ce film est une commande, passée par la Résistance et la SNCF. Ensuite, tous les cheminots sont présentés comme des résistants spontanés et unis. De plus, il n'y a aucune allusion aux convois de déportation. Il faut replacer le film dans son contexte politique : nous sommes en 1946, dans l'immédiate après-guerre, et le gouvernement veut réconcilier tous les Français, résistants et collaborateurs avec la volonté de De Gaulle de faire passer tous les Français pour des résistants.
Mais ces arrangements avec l'Histoire n'enlèvent rien à l'intérêt du film qui se veut réaliste. Les scènes sont tournées dans les enceintes de la SNCF, avec son matériel et comme figurants ses cheminots dont les trognes noircies de graisse donnent du réalisme et de l'authenticité au film.
C'est tout un corps de métier qui prend vie sous nos yeux, avec ses gestes techniques et ses spécificités. Et plus, même si ici, les cheminots sont magnifiés et idéalisés, le film n'en reste pas moins un témoignage direct sur les astuces et les techniques utilisés par les résistants pour saboter les lignes de chemin de fer, si bien que ce film sera ensuite retiré des salles pour ne pas donner de mauvaises idées aux Vietnamiens alors en conflit avec la France pour obtenir leur indépendance...

mécanicien

Appréciation :

note : 4 sur 5

Fiche détaillée

Réalisateur > René Clément
Scénaristes > René Clément & Colette Audry
Musique > Yves Baudrier
Photographie > Henri Alekan
Montage > Jacques Desagneaux
Production > Coopérative générale du cinéma français
Genre > comédie dramatique
Sortie > 1946
Durée > 90 minutes
Pays d'origine > France

Acteurs principaux :
Tony Laurent > Camargue
Lucien Desagneaux > Athos
Robert Leray > le chef de gare
Léon Pauléon > le cheminot prisonnier
Redon > le mécanicien
Charles Boyer > le narrateur
François Joux > un cheminot

 

bande annonce

 
La Bataille du rail ( bande annonce ) par guiderapide2

récompense

Festival de Cannes 1946 :
Grand Prix International de la mise en scène
Prix du Jury International

divers

Challenge "En train de lire" organisé par Aux bouquins garnis

Challenge "En train de lire" organisé par Béa.

2 commentaires:

  1. Merci pour ta participation et ce billet fort intéressant. Je note tout ça très vite! Bon dimanche!

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  2. Je suis ravie que ce billet te plaise ! Bonne journée à toi !

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